Les chants polyphoniques

 

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Les chants polyphoniques bulgares n'ont révélé que récemment à l'Occident leur saisissante expression du génie musical d'un peuple, qui, sur les terres d'Orphée, est porteur d'une histoire millénaire, remontant aux sources de la civilisation des Thraces puis de Byzance.

 

  nikola, marinov  

Nikola Marinov, 1908.

Le Repas funéraire (détail), Ve-IVe siècles avant J.-C., Le Tombeau des Thraces, Kazanlak.

 

Comme l'écrit avec tant de passion le grand spécialiste du genre, Marcel Cellier, « Au-delà des charmes mélodiques, harmoniques et rythmiques inouïs, il y a plus encore : le timbre ! Le timbre sonore caractéristique de voix ouvertes, non-vibrato, des jeunes filles des campagnes bulgares.
Car c'est dans les villages — et non au conservatoire — que les responsables de Sofia recrutent les cordes vocales pour constituer les chœurs a capella […].
  C'est avec une aisance stupéfiante que ces filles de la terre gravissent, outrepassent les limites habituelles de la discipline vocale préconisée par nos conservatoires. Ce qu'elles conservent, elles l'on appris au village : les mélismes, fioritures, trilles […]. Un miracle ! »   « Leurs chants incarnent, dans une très heureuse synthèse, tous les éléments constitutifs de l'art spécifiquement bulgare, de l'archaïque diaphonie, pratiquée avec un zèle inouï, à la polyphonie moderne la plus osée. 

Entre ces deux extrêmes, les traits caractéristiques fondamentaux de l'esprit bulgare apparaissent puissamment dans la trame mélodique et thématique avec des références significatives aux périodes historiques successives. » (Marcel Cellier, Le Mystère des voix bulgares 1 et 2, CD album, Philips, 2000)